contrairement au Procureur pour qui il est coupable.
C’était la même chose avec Karim Wade. On ne lui a reproché aucune faute de gestion, mais on l’a condamné quand même, parce qu’il aurait eu un train de vie ou des moyens supérieurs à ses sources normales de revenus.
La première affaire a inauguré le septennat de Macky et la seconde la clôture.
Il importe dans tous les cas à en tirer des leçons. La première est politique et la seconde est judiciaire.
Sur le plan politique, il est important que toutes les pratiques qui prêtent à confusion, notamment de responsabilisation de parents proches, de manipulations de fonds politiques, de cumul de mandats, de propension à afficher une richesse ostentatoire et bien d’autres attitudes de ce genre, soient bannis de la part de ceux qui assument des responsabilités politiques.
En somme, il faut éviter de prêter le flanc, en donnant un prétexte au pouvoir pour s’activer dans la neutralisation des adversaires.
Les fonds politiques doivent être immanquablement revus dans leur dotation et leur mode de gestion s’ils ne sont pas tout simplement supprimés.
Avec ce qui est arrivé à Khalifa Sall et à Karim, tout homme ou femme qui a des aspirations politiques doit surveiller ses arrières et éviter de tomber dans des facilités qui pourraient engendrer une chasse aux sorcières.
Toutefois, ces précautions ne serviraient à rien si la Justice n’est pas indépendante. Structurellement, le Parquet n’est pas indépendant. Or, il a un pouvoir redoutable qui est l’opportunité des poursuites. Il choisit celui ou celle qui doit être trainé devant les tribunaux.
Pour éviter que les supérieurs des parquetiers instrumentalisent cette importante institution, il est important de couper le lien ombilical.
Il serait particulièrement important pour tout citoyen que l’opportunité des poursuites ne soit pas exercée au profit de ses intérêts politiques du moment par ceux qui pourraient tirer des ficelles.
Autrement, tout homme politique serait en danger dans notre pays.
Sous Wade, toute la classe politique de l’opposition a défilé devant la Division des Investigations criminelles (DIC) au point qu’elle a été qualifiée par certains de ‘’police politique’’.
Le Commissaire Assane Ndoye et ses équipes avaient en ligne toute l’opposition pour diverses raisons, parfois plus fantasmagoriques les unes que les autres.
Au temps de Senghor, ce fameux ‘’coup d’Etat’’ de Mamadou Dia obéissait tout simplement à cette dynamique.
Rien n’a changé sous Macky. L’article 80 est toujours en service. N’importe qui peut être traduit en justice parce quelqu’un aura estimé que le Chef de l’Etat a été offensé.
Or, nous connaissons les motivations profondes de telles démarches. La réalité est qu’au Sénégal, les opposants dérangent. La propension à les traquer a donné naissance à une sorte de délit d’opposition.
Si en effet vous décidez de vous frotter au Président de la République, vous devez vous attendre à cela. Personne ne vous fera de cadeau et ce n’est pas Macky Sall qui dira le contraire, lui qui a failli y passer pour blanchiment d’argent.
Pourtant, on ne dira jamais assez, une opposition est nécessaire à un régime démocratique. Et ce n’est pas au régime en place de dicter à ses adversaires la manière de s’opposer, du moment que la sécurité et l’ordre public sont préservés.
Notre système politique ne sera jamais majeur tant que cette loi non écrite de délit d’opposition n’est pas éradiquée.
Et cette répression est souvent étendue aux élus qui ne sont pas du pouvoir : On leur met des obstacles de toutes sortes pour éviter qu’il ne fasse des résultats. Une façon aussi de les pousser à se rapprocher du camp du pouvoir.
Cette conception manichéenne de la démocratie bloque notre système politique et institutionnel qui aurait dû être le meilleur en Afrique.
Pourtant, ceux qui arrivent au pouvoir doivent savoir qu’ils sont appelés à le quitter. Personne n’est indispensable et personne n’est éternel.
Et pourtant aucun Président sénégalais, jusqu’ici, ne semble l’avoir compri
Mr Ngom
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