Journée très européenne ce mercredi à Davos où se poursuivent les travaux du forum économique mondial qui réunit chaque année dans cette petite station des Alpes suisses les grands décideurs économiques et politiques de la planète mais aussi des personnalités de la société civile. Plusieurs dirigeants européens vont se succéder à la tribune. Angela Merkel, Paolo Gentiloni, le roi Philippe d’Espagne et, bien sûr, Emmanuel Macron, dont le discours en fin de journée sera l’un des temps forts de ce forum.
Avec notre envoyée spéciale à Davos, Mounia Daoudi
L’Europe interroge… Malgré le retour de la croissance, la zone euro doit faire face à de nombreux défis, à commencer par la montée des régionalismes. Le discours du roi Philippe d’Espagne, pour qui c’est une première ici à Davos, sera très écouté car personne ne voit pour le moment ici d’issue à la crise catalane qui met sérieusement en péril la reprise économique espagnole.
L’Italien Paolo Gentiloni, dont le pays est aussi confronté à des tentations régionalistes, va chercher également à rassurer à quelques semaines d’élections générales cruciales car la troisième économie de la zone euro continue d’inquiéter avec un système bancaire encore loin d’être assaini.
Donnée absente, Angela Merkel sera finalement bien à Davos. Mais la chancelière semble à bout de souffle, tant elle a du mal à constituer un gouvernement. Quant à Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, on le dit en fin de mandat, sans trop d’énergie ni d’idées.
Une nouvelle impulsion espérée
Dans ce contexte, beaucoup voit donc en Emmanuel Macron, « l’Européen de la situation », l’homme qui va donner un nouvel élan à une Europe sans direction. Les organisateurs du forum n’ont d’ailleurs pas prévu d’événement important à l’heure où il s’exprime, autant dire que son discours sera scruté ici à Davos. C’était le cas par exemple l’année dernière pour le président chinois Xi Jinping.
Le président français devrait profiter de cette tribune pour tracer sa vision du monde et d’une France en mouvement. Une France tournée vers le numérique et les nouvelles technologies. Un message qui devrait parler à de nombreux grands patrons à Davos.
« La France a indéniablement une carte à jouer parce que d’abord, la France a toujours eu et continue d’avoir un pool de talents remarquables en matière d’ingénierie, évidemment avec un « background » mathématiques aussi très élevé, fait remarquer Jean-Philippe Courtois, président Vente, marketing et opération au niveau mondial de Microsoft. Et on le voit sur les talents en ce qui concerne le cloud, en ce qui concerne l’intelligence artificielle. C’est la raison pour laquelle Microsoft a décidé d’investir sur le plus grand centre incubateur de start-up dans le monde, maintenant qui est Station F, avec un investissement important auprès de start-up dans le domaine de l’intelligence artificielle. Donc la France réunit à la fois un climat de confiance bien supérieur à ce qu’il a pu être dans le passé. »
Du côté des pays émergents, le dirigeant le plus en vue ce mercredi sera le président brésilien Michel Temer, qui intervient à un moment tout à fait particulier pour son pays : une cour d’appel brésilienne doit en effet se prononcer mercredi sur le sort judiciaire, et donc sur l’avenir politique, de l’ex-président Lula, condamné à neuf ans et demi de prison pour corruption.
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