Comme les deux jours précédant, les débats ont été très techniques, ils doivent permettre de fixer les règles du procès. Toute la journée, dans une salle comble – près de 800 personnes -, les avocats de Khalifa Sall se sont succédé à la barre pour présenter tous les éléments qui doivent, d’après eux, entrainer la nullité de la procédure. Le député maire de la capitale est soupçonné de détournements de deniers publics.
La plaidoirie est un art. Cette troisième journée de procès a été l’occasion pour les avocats de Khalifa Sall d’utiliser toutes les techniques, de la flatterie, au coup de colère, en passant par l’évocation de Dieu, pour tenter de convaincre le tribunal que la procédure, qu’ils estiment remplie d’irrégularités, doit être annulée et Khalifa Sall et ses co-accusés libérés.
« Ce procès, pour nous, malgré les assurances du tribunal, ne sera équitable que si la procédure est annulée et qu’il nous donne raison sur le fait que c’est quelque chose d’inadmissible dans une société démocratique, que les citoyens soient à la police, à la gendarmerie, à la merci des officiers de police judiciaire, sans qu’il puisse être assisté par des avocats », affirme maitre Seydou Diagne.
Huit heures de plaidoiries que le procureur et les avocats de l’Etat, ont sagement écoutées, le code de procédure pénal à la main. Pour maitre Baboucar Cissé, les contestations de la défense ne sont pas une réalité : « Nous avons écouté les arguments développés par la défense, c’est totalement vide. On cherche à faire trainer les choses. C’est normal, ils le font de bonne guerre parce qu’ils savent que le fond sera explosif pour eux. »
Les avocats de Khalifa Sall, qui n’ont pas pu évoquer la demande de liberté provisoire du maire, ont demandé encore du temps. Dans la foulée, la parole sera au procureur et aux avocats de l’Etat.
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