Le procès de Khalifa Sall et des sept co-accusés au Palais de justice, à Dakar, entre dans sa cinquième semaine ce lundi 19 février. L’heure est aux plaidoiries de la défense. Vendredi, le procureur a requis sept années de prison et 5,5 milliards de francs CFA d’amende à l’encontre du député, maire de la capitale, soupçonné notamment de détournement de deniers publics. Les nombreux avocats de Khalifa Sall auront jusqu’à mercredi pour tenter de convaincre le tribunal que leur client n’a rien détourné. A la barre lundi après-midi, ils se sont montrés très offensifs.
Affûtée, la défense a décortiqué crescendo tous les chefs d’inculpation. « Comment pouvez-vous parler de détournement de fonds à hauteur de 1,8 milliard ? Mon client travaille avec le maire Khalifa Sall. Il est locataire, paie 75 000 francs CFA de loyer, n’a pas de voiture et on me dit qu’il s’est enrichi », engage l’un des avocats.
Maître Cissé attaque ensuite les comptables de l’Etat qui ont toujours affirmé « qu’il n’y avait pas de fonds politiques », à la mairie. « Ils savaient. Ils disent avoir vérifié mais pendant cinq ans, ils ont pourtant accepté des factures où la tonne de riz coûte plus cher que celle de mil. C’est impossible et vous le savez », affirme-t-il.
Le réquisitoire du procureur est également attaqué. « Bassirou Gueye affirme respecter la loi mais pourquoi les accusés ont été entendus sans leurs avocats, la procédure est marquée de nullité », explique maître Cissé.
« Est-ce que l’on va chercher encore longtemps des poux dans la tête du maire ? La justice ne doit pas être le bras de qui que ce soit. Le rapport de l’inspection générale d’Etat, origine de ce procès, a été commandé par le président alors que c’est la Cour des comptes qui devait faire ce travail. Ce procès est politique et ne vise qu’une chose : mettre Khalifa Sall en prison », enchaîne maître Konaté.
Tous les avocats de la défense ont donc demandé la relaxe pour Khalifa Sall et les co-accusés.
Soyez le premier à commenter