J’ai participé ce samedi 4 octobre 2025 à Nantes à une rencontre tenue avec les Sénégalaise des régions Pays-de-Loire et Bretagne. Celle-ci a été marquée par des échanges riches, empreints de responsabilité citoyenne et d’un profond attachement à la transformation et au développement du Sénégal.
Plusieurs thématiques majeures ont été abordées, traduisant les préoccupations concrètes de la diaspora et son désir d’implication dans les dynamiques nationales.
Reddition des comptes et justice pour les martyrs : les participants ont exprimé une attente forte de justice pour les victimes des violences politiques des dernières années. La reddition des comptes est apparue comme une exigence morale et républicaine, condition essentielle pour restaurer la confiance entre l’État et les citoyens. Un appel est lancé pour des enquêtes transparentes, des poursuites impartiales et à une reconnaissance sans ambiguïté des martyrs.
État civil, consulats et missions itinérantes : les difficultés liées à l’accès aux services d’état civil ont été largement évoquées. Les lenteurs administratives, les déplacements coûteux vers les consulats, et l’absence de missions itinérantes régulières compliquent la vie des Sénégalais établis en région. Une demande claire a été formulée pour la mise en place de dispositifs de proximité, notamment des tournées consulaires plus fréquentes et mieux coordonnées. Des efforts doivent être faits pour une représentation consulaire effective dans certaines villes et régions.
Population carcérale et peines alternatives : la situation des Sénégalais incarcérés a suscité une réflexion sur les mécanismes de réinsertion et les peines alternatives. Les intervenants ont plaidé pour une application plus intelligente des peines dans le but de désengorger les prisons et surtout pour la promotion de sanctions pécuniaires plus adaptées à certains profils et plus dissuavives.
Financement des projets de la diaspora et Agenda Sénégal 2050 : la diaspora a réaffirmé son rôle stratégique dans le développement du pays. Les participants ont souligné la nécessité de mécanismes clairs et accessibles pour le financement des projets portés depuis l’étranger, en particulier ceux liés l’accès au logements et au foncier. Ils ont également interrogé les ressources mobilisables par l’État pour répondre aux ambitions de l’agenda Sénégal 2050, appelant à une meilleure articulation entre les initiatives locales et les priorités nationales.
Train de vie de l’État : il a été abordé avec gravité. Les Sénégalais ont exprimé leur souhait de voir une gouvernance plus sobre, plus éthique et plus tournée vers l’efficacité. La réduction des dépenses ostentatoires et la réallocation des ressources vers les secteurs prioritaires ont été identifiées comme des leviers de transformation crédibles.
Ruptures visibles du nouveau régime : enfin, les participants ont salué certaines ruptures amorcées par le nouveau régime, notamment en matière de transparence et de volonté de réforme. Toutefois, ils ont insisté sur la nécessité de traduire ces intentions en actes concrets, mesurables et durables. La diaspora reste vigilante, mais résolument engagée dans l’accompagnement du changement.
La rencontre a révélé une diaspora consciente, mobilisée et porteuse de propositions. Elle appelle à une gouvernance ouverte, à une justice équitable et à une reconnaissance pleine de son rôle dans la construction du Sénégal de demain. Les échanges nourris et les recommandations formulées seront transmis aux autorités compétentes, dans l’esprit d’un dialogue constructif et d’une co-responsabilité nationale.
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