Au Sénégal, suite du procès de Khalifa Sall. Après le parquet et les avocats de l’Etat, c’est aujourd’hui la défense qui interroge les prévenus, qui sont notamment accusés de détournements de deniers publics, des faits passibles d‘une peine de dix ans de prison, et qui tentent donc de convaincre le tribunal que Khalifa Sall n’a rien fait d’illégal. Au cœur de débats, l’histoire des fonds politiques au Sénégal.
Ce sont pour le moment les deux acteurs majeurs de ce procès. Khalifa Sall et l’ex-percepteur de la mairie, Mamadou Oumar Bocoum. Ce fonctionnaire du ministère des Finances est chargé de décaisser, chaque mois, les 30 millions de francs CFA attribués au maire. « Des fonds politiques » affirme Khalifa Sall arrivé à la mairie en 2009. « Les fonds politiques n’existent pas au Sénégal, je n’ai jamais été au courant que c’était des fonds politiques » indique Mamadou Oumar Bocoum à la barre.
Questionné par les avocats de la défense, monsieur Bocoum déclare qu’entre 2005 et 2015, il ne s’est jamais inquiété que les factures de mil et de riz, produits jamais livrés qui justifiaient les 30 millions décaissés, soient toujours les mêmes. « Cela n’a jamais attiré mon attention », explique l’ex-percepteur qui comparait libre.
Khalifa Sall a lui été questionné par ses avocats sur le rapport de l’inspection générale d’Etat à l’origine de ce procès. « Une enquête et un rapport secret demandé par le président de la République. Nous avons demandé qu’il soit déclassifié, en vain ». Dans la foulée, Khalifa Sall évoque, une fois de plus, l’histoire des fonds politiques. « J’en ai parlé avec trois présidents successifs », affirme le maire, « avec l’actuel président, on en a parlé en 2012, lui-même a sollicité ces fonds. Depuis, on ne s’est jamais revu ».
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