A la Une: journée délicate pour le pouvoir au Sénégal

« Le vote de tous les dangers », titre le Walf Quotidien, qui consacre une très large part de son édition du jour aux contestations et manifestations prévues un peu partout dans le pays.

Alors que « le centre-ville de la capitale et sa banlieue sont quadrillés par les forces de l’ordre », le journal relaie les appels de l’opposition, vent debout contre le projet, mais aussi de l’archevêque de Dakar. Pour Monseigneur Benjamin Ndiaye, « il ne faut pas jouer à se faire peur » et il vaut mieux « renoncer provisoirement à ce qui crée le conflit ».

Mais les points de vue sont partagés : le patron du parti And Jef Authentique Landing Savané affirme ainsi dans les colonnes de plusieurs journaux son soutien au projet alors que le chroniqueur Mamadou Sy Tounkara estime dans Rewmi.com que le parrainage peut permettre aux formations politiques « d’être en contact direct » avec la population et de combler ainsi « l’absence d’éducation politique des masses » en présentant directement son programme politique. Mais il reproche au pouvoir le timing de cette réforme « à 10 mois de l’élection présidentielle [et contraire] à la lettre et à l’esprit de notre Charte fondamentale ».

Bref, « la bataille de l’opinion fait rage », note le site d’information Sud Online pour qui « l’opposition est déterminée à en découdre avec le régime de Macky Sall », en lui promettant « un 23 juin bis », référence à ce jour de 2011 où face à la mobilisation populaire, Abdoulaye Wade avait renoncé à réformer la Constitution.

Journée de tension en perspective, mais en l’absence de Macky Sall

Le président sénégalais est en effet en France où il doit s’entretenir demain avec Emmanuel Macron. Une absence qui ne manque pas de lui être reprochée dans la presse sénégalaise. « Ça jase à Paris et ça se discute en France », estime ainsi Rewmi.com pour qui « les questions sérieuses du Sénégal se discutent encore » à Paris. « Le président français à son mot à dire » poursuit le site d’information, « et son avis est important ». En tout cas, estime la publication, « l’attitude de Macky Sall va être perçue par ses adversaires comme une façon de les snober ».

Mais l’opposition sénégalaise sait se faire entendre y compris à Paris, preuve en est cette mésaventure du président dans les rues de la capitale française où son cortège a été enfarinée par des manifestants. « Macky fuit le brasier de Dakar et tombe dans celui de Paris », ironise le site SeneNews qui poursuit « si cette visite était faite pour éviter la mobilisation, c’est raté ».

SeneWebrelate de son côté la grosse colère du chef de l’Etat sénégalais contre les responsables locaux de son parti après cet incident : « tout ça c’est vous », aurait lancé Macky Sall, « c’est parce que vous êtes divisés qu’une vingtaine de personnes arrivent à saboter notre arrivée à Paris. » Et le président sénégalais de s’inquiéter « de la guerre inutile et fratricide » qui agite son parti, avant de conclure : « la division et les querelles intestines ne nous aideront pas si nous voulons conserver le pouvoir. »

La contestation politique au Niger attire également l’attention des journaux

Après la mobilisation contre la Loi de finances, ce sont les étudiants de l’université de Niamey qui ont protesté mercredi. En cause selon ActuNiger « le non-respect par le gouvernement des engagements convenus » il y a quelques jours, alors qu’un bras de fer oppose les étudiants à leurs enseignants. Résultat, des « affrontements violents » selon le site, qui dénombre « au moins 3 blessés graves ».

Et la situation est loin d’être stabilisée, l’Union des scolaires nigériens maintient son appel à une grève de 3 jours et laisse toujours planer « le risque d’une nouvelle année blanche ». « Difficile pour l’instant de dire qui en sortira vainqueur », observeLe Pays. Le quotidien burkinabè s’interroge toutefois : « le Niger a-t-il mal à sa démocratie ? Ne dit-on pas que les manifs de rue traduisent une certaine vitalité démocratique ? », avant de lancer « Questions à un président. »

Autre question à un président, mais cette fois celui de la fédération internationale de football

Aujourd’hui au Faso interpelle Gianni Infantino après les arrestations au sein de la fédération congolaise de foot. « Perpétue-t-il les vieilles pratiques qui avaient cours sous le magistère de [son prédécesseur] Sepp Blatter ? », s’interroge le journal, alors que l’Observateur Paalga se demande « quel carton la justice va-t-elle brandir ? », à l’encontre notamment du président de la Fécofa, Constant Omari, remis en liberté hier soir.

Du côté de la presse congolaise, la prudence est de mise. La Prospérité explique ainsi que l’affaire, des soupçons de détournement dans le cadre de matchs de l’équipe nationale, est intimement lié à une bataille entre le ministère des Sports et la fédération. Et note que plusieurs acteurs centraux dans cette affaire n’ont toujours pas été entendus.

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