Vers une plus grande libéralisation des échanges entre la Gambie et le Sénégal

Si les liens entre la Gambie et le Sénégal s’étaient beaucoup détériorés sous la présidence de Yahya Jammeh, avec l’élection d’Adama Barrow, les deux pays se considèrent à nouveau comme frères. Et pour renforcer ces relations, des représentants des deux Etats se sont réunis jeudi 1er mars, à Karang, au niveau de la frontière nord des deux pays, pour célébrer la journée de la libre circulation des personnes et des biens. Dans les faits, il existe encore beaucoup d’entraves aux échanges, et les gouvernements du Sénégal et de la Gambie se sont engagés à tout faire pour appliquer le protocole de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Une cérémonie en grande pompe pour tourner la page des relations conflictuelles. Aujourd’hui, c’est l’amitié sénégambienne qui est mise en avant par le ministre sénégalais de l’Intégration africaine, Mbagnick Ndiaye. « Soyez les bienvenus dans cette ville qui représente non pas la frontière, mais le pont qui relie un même peuple, la nation sénégambienne ».

Du côté gambien, on souhaite aussi le rapprochement. Aïssatou Touré, la ministre du Commerce et de l’intégration, n’a pas hésité à rappeler ce que le nouveau gouvernement doit à son voisin sénégalais : « Le Sénégal, au côté de la Cédéao, a joué un rôle décisif pour que la transition démocratique se passe bien, montrant le pouvoir de la coopération et du partage d’un but commun. »

Des efforts à faire

Les deux pays veulent donc fluidifier leurs échanges et oublier l’époque où Yahya Jammeh pouvait augmenter sans prévenir les droits de passage. Mais à entendre Gora Khouma, secrétaire général de l’Union des routiers du Sénégal, il reste encore beaucoup à faire : « Au niveau des polices frontières, ils viennent faire des tracasseries aux chauffeurs. Ils disent : « Il faut me donner pour un camion 4 000 francs et si vous refusez, vous êtes bloqués ». »

Mohamed Diagana, à la tête de la Chambre de commerce gambienne, plaide aussi pour l’amélioration des échanges. « Les acteurs commerciaux doivent saisir cette opportunité et voir comment on peut renforcer les relations, surtout au niveau des entreprises, de petites et moyennes tailles qui sont celles qui ont le plus souffert lorsqu’elles étaient confrontées à des problèmes de frontières. »

Dans une déclaration, les deux pays se sont engagés à suivre régulièrement l’avancée de cette libéralisation.

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